La naissance des collectifs habitants-relais, une aventure humaine

2018-2024 : Six ans de terrain, de doutes, d’enthousiasme et de transformation

Imaginez une rue d’un quartier populaire de Blois, de Marseille ou d’Avignon. Des immeubles où les voisins se croisent sans se parler, des services publics perçus comme lointains, des projets qui se décident sans vraiment impliquer ceux qui y vivent au quotidien. Maintenant, imaginez que, dans cette rue, un habitant se lève, puis un autre, puis une vingtaine d’autres. Non plus simples résidents, mais devenus des habitants-relais. Leur rôle ? Faire le pont entre leur quartier et les institutions, entre les besoins des habitants et les solutions à construire ensemble.

AU DÉMARRAGE : UN BESOIN URGENT DE LIEN

À l’origine de cette expérience unique, un constat simple : les habitants doivent être au cœur du changement. Qui mieux qu’eux pour identifier les besoins, trouver les bonnes idées et embarquer les autres dans l’aventure ?

Tout a commencé avec une question qui revenait sans cesse : « Comment redonner envie aux habitants de s’impliquer ? » Les centres sociaux, les associations locales et les bailleurs sociaux étaient unanimes : la participation était en berne. Trop d’initiatives top-down, trop d’incompréhensions entre institutions et citoyens.

La réponse ? Tester une médiation citoyenne de terrain. Aller voir ceux qui ne viennent jamais, instaurer une relation de confiance, puis cocréer des solutions locales.

UN MODÈLE SIMPLE, MAIS EFFICACE

Le dispositif repose sur trois piliers fondamentaux :

    • Aller vers ceux qui ne frappent jamais aux portes des institutions.
    • Bâtir une confiance de pair à pair : pas de grands discours, mais du concret, du quotidien, des petites victoires qui s’accumulent.
    • Construire avec et non pour : pas question d’imposer des solutions préfabriquées. Chaque quartier, chaque situation est unique.

 

Les résultats ne se sont pas fait attendre. Les habitants-relais ont organisé des visites de courtoisie, des portes à portes, des ateliers (cuisine, théâtre, bien-être, langues). Ils ont réussi à faire entendre la voix des habitants dans des conseils citoyens et ont débloqué des situations restées figées depuis des années.

 

DES ACTIONS CONCRÈTES QUI ONT CHANGÉES LE QUOTIDIEN

Ce projet n’est pas resté une simple idée sur le papier. Il a pris vie sur le terrain :

 

    • Des tables rondes sur l’apprentissage linguistique et numérique, l’insertion des jeunes, le dialogue démocratique avec les Élus, la création d’activités dans les quartiers, ont réunis des centaines d’habitants et institutions.
    • Dialogue renoué avec les bailleurs sociaux pour améliorer les conditions de vie avec l’instauration de relais immeuble.
    • Actions intergénérationnelles : des jeunes accompagnent des aînés, des ateliers mixent les publics.
    • Des initiatives riches et solidaires pendant la crise du COVID
    • Une vidéo documentaire a été réalisée pour inspirer d’autres territoires.

 

Impact ? Au bout d’un an, une centaine d’habitants-relais étaient actifs, certains ayant même créé leur propre association pour continuer à agir en autonomie.

 

FORMATION-ACTION : 2024, UN NOUVEAU DÉFI À MARSEILLE, OUTILLER LES CENTRES SOCIAUX ET ASSOCIATIONS

Le quartier sud de Marseille a été choisi pour une nouvelle étape : structurer une formation-action pour l’équipe salariée du centre social. 

Objectif ? Donner des outils concrets pour renforcer l’implication citoyenne.

    • Quelle implication citoyenne soutenir ?
    • Développer une culture de l’engagement, contrer les logiques d’assistanat et renforcer les associations locales.
    • Quelle mixité sociale promouvoir ?
    • Concevoir des réponses inclusives avec les habitants comme co-acteurs de la rénovation urbaine et de l’animation sociale.
    • Comment mutualiser les ressources ?
    • Renforcer les synergies entre institutions, associations et citoyens pour éviter l’éclatement des initiatives.
    • Quelle relation avec les pouvoirs publics ?
    • Encourager une véritable concertation et renforcer la voix des habitants dans la gouvernance locale.
    • Comment renforcer la dynamique territoriale ?
    • Structurer des modalités d’action collective pour favoriser l’innovation et l’autonomie des initiatives locales.

 

Les enseignements de la formation action

Cet exemple d’innovation sociale locale a pu illustrer comment une expérimentation peut structurer une communauté engagée, en favorisant la co-construction et l’autonomie des acteurs du territoire.

L’expérimentation a reposée sur un modèle innovant : mobiliser les habitants des quartiers populaires en tant qu’acteurs clés du développement local. 

Un enseignement majeur ressort : L’implication citoyenne, ce n’est pas un concept, c’est une pratique quotidienne, ancrée dans le réel.

 

VERS UNE TRANSFORMATION DURABLE DES QUARTIERS

L’expérimentation a démontré que la démocratie participative peut être plus qu’un vœu pieux. En structurant un réseau d’habitants-relais, en donnant aux citoyens des espaces de parole et d’action, on transforme durablement le visage des quartiers.

Aujourd’hui, ce modèle inspire d’autres territoires. Il ne s’agit plus seulement d’expérimenter, mais de changer les pratiques à grande échelle.

Et si la ville de demain était une ville où chaque habitant aurait son mot à dire ?

 

SAGITERRE & LES ACTEURS ENGAGÉS DANS LA FORMATION-ACTION 

 

C.B