Le chaînon manquant dans les territoires 

Analyse et retour d’expérience mobilisable Un constat alarmant : des territoires de plus en plus en difficulté Depuis plus de trois décennies, de nombreux territoires périphériques subissent une accumulation de difficultés économiques, sociales et migratoires. Malgré les efforts menés par les politiques publiques, les inégalités persistent, alimentant un isolement grandissant de ces espaces. La segmentation sociale qui en découle menace la cohésion nationale, rendant urgente une réflexion sur les solutions à mettre en place. Dans ce contexte, de nouveaux acteurs associatifs émergent dans les quartiers, questionnant leur rôle, leur ancrage territorial et leur capacité à répondre de manière adaptée aux besoins et attentes des habitants. L’équité territoriale reste un défi : la redistribution des ressources et des responsabilités est insuffisante, renforçant ainsi les inégalités et les fractures sociales.  À défaut d’une action concrète et structurée, nous risquons d’accentuer la marginalisation de ces espaces, alimentant ainsi des fractures sociales et sécuritaires qui affectent l’ensemble du pays. Face à ces constats, une réflexion s’impose : Comment créer à court et moyen terme, une ressource nouvelle capable de pallier au moins en partie, ces lacunes, de favoriser les synergies et de révéler les potentialités des territoires ? Dans ce contexte, Sagiterre a constaté que la raréfaction des moyens et l’affaiblissement durable des structures d’accompagnement, compromettent la mise en réseau des acteurs et la structuration des initiatives locales. Les centres sociaux et associations, dont la mission est de soutenir les populations vulnérables et de favoriser la cohésion sociale, souffrent d’un manque criant de ressources, et d’une inadaptation de leurs moyens, limitant leur capacité d’action. Cette situation conduit trop souvent à une mise en concurrence des associations et des projets, nuisant à la coopération et à l’efficacité des actions. Une expérience de terrain : la nécessité d’un accompagnement adapté L’expérience de Sagiterre dans l’accompagnement des acteurs locaux a mis en lumière plusieurs constats majeurs : Témoignages et apprentissages Les retours d’expérience des territoires accompagnés mettent en lumière des enjeux cruciaux : Un accompagnement territorial comme levier de transformation Les résultats obtenus par Sagiterre démontrent qu’un accompagnement structurant et durable est essentiel pour dynamiser ces territoires.  Ce rôle repose sur plusieurs missions clés : Des actions concrètes pour une dynamique durable Pour structurer et renforcer l’accompagnement territorial, plusieurs pistes d’action se dégagent : Professionnaliser l’accompagnement territorial L’expérience de Sagiterre à la fois acteur de l’ingénierie sociale et de la formation professionnelle, souligne l’importance de reconnaître et de structurer le métier d’accompagnateur territorial.  Il est essentiel de : Conclusion L’expérience montre qu’une approche coordonnée et structurée permet d’insuffler une dynamique nouvelle dans les territoires, en favorisant la coopération, en valorisant les compétences locales et en renforçant les solidarités pour lutter contre la précarisation des structures d’accompagnement et des acteurs de terrain. C.B – Avril 2025 Consultez les autres articles d’analyses et prospections Le chaînon manquant dans les territoires  Une autre méthode pour construire ensemble : L’impact collectif appliqué aux territoires populaires et à la représentativité des populations par le tirage au sort EXPÉRIMENTATION ET INNOVATION DANS LES TERRITOIRES : Un projet Erasmus+ pour la médiation culturelle numérique en Europe "Pour tout réinventer, il faut revenir sur terre"…

Une autre méthode pour construire ensemble : L’impact collectif appliqué aux territoires populaires et à la représentativité des populations par le tirage au sort

Une autre méthode pour construire ensemble : L’impact collectif appliqué aux territoires populaires et à la représentativité des populations par le tirage au sort 1. CONTEXTE ET ENJEUX  L’association Sagiterre, en lien avec des associations et acteurs de l’économie sociale et solidaire, expérimente depuis plusieurs années, des approches collaboratives dans les quartiers populaires. Inspirée de l’impact collectif (*), toutes ces démarches reposent sur le constat qu’aucun acteur isolé ne peut générer seul des changements sociaux durables. L’objectif étant de fédérer les parties prenantes locales (habitants, collectivités, associations, institutions…) pour co-construire des solutions adaptées aux réalités des quartiers et favoriser l’émergence de collectifs (associatif, coopératif…) d’habitants, comme levier de développement sociale et économique d’un territoire. 2. MÉTHODOLOGIE MISE EN OEUVRE Préalablement à toute démarche, nous avons été attentif à penser la composition du collectif pour faire participer ceux que l’on voit le moins Et, pour dépasser les difficultés récurrentes de mobilisation, nous en somme progressivement venu à la conclusion que, le tirage au sort est un outil qui peut contribuer à la constitution d’un collectif (panaché avec d’autres méthodes ou pas) si cen’est représentatif, au moins divers en termes de profils d’habitants.  Pour être efficace, ses objectifs doivent être définis en amont par les parties prenantes, pour éviter des débats sur la représentativité du collectif et donc de compromettre sa légitimité. Les modalités retenues pour le tirage au sort doivent permettre d’assurer la présence des personnes les plus éloignées des processus démocratiques, notamment les jeunes. Associés à des habitants volontaires, les nouveaux membres ont pu bénéficier de l’expérience d’habitants expérimentés à laco-construction, engagé dans des associations et/ou la vie des quartiers. Pour cela nous avons préalablement : Défini les objectifs du tirage au sort. Prévu les règles de remplacement, la durée de l’engagement, les outils de transmission de l’expérience entre lesmembres. Intégrer ces modalités à une charte de fonctionnement   Nommer la participation pour garantir l’engagement L’objectif dans ce contexte, n’est plus seulement de donner la parole aux habitants, mais aussi et surtout de clarifier leur rôle et leur pouvoir de décision dans la gouvernance des projets. Aujourd’hui, un habitant qui s’engage doit savoir où, quand et comment il peut agir, ainsi que l’impact réel de sa participation. Sans cette transparence, notre expérience nous a montré que la frustration et le désengagement étaient au rdv. Il est donc essentiel d’établir des règles claires sur les attentes, les responsabilités et les marges de manœuvre de chacun. Une participation bien définie permet une implication durable et efficace. Les désaccords (inévitables !) ne doivent pas être perçus comme un obstacle, mais comme une richesse du débat collectif. Pour éviter les blocages, il faut aussi savoir anticiper ces tensions en rendant les règles de prise de décision accessibles et compréhensibles pour tous dès le départ.   Actions concrètes mises en œuvre pour structurer cette mobilisation : Nommer un garant de la participation chargé de veiller au respect des engagements et du cadre participatif. S’appuyer sur les démarches existantes en valorisant les expériences réussies et en intégrant les bonnes pratiques. Définir clairement le niveau de participation attendu pour chaque acteur (consultatif, décisionnel, exécutif…). Expliciter les processus de décision : qui décide quoi, comment et avec quelle légitimité ? Plusieurs axes résumés ici, ont été privilégiés dans nos démarches d’ingénierie sociale : Structuration de dynamiques collectives : mobilisation des habitants et des acteurs locaux autour de projets communs. Expérimentation de nouvelles formes de coopération locale : mutualisation des ressources, co-construction et évaluation continue. Formation et accompagnement des acteurs : sensibilisation à la gouvernance partagée et à la coopération dans un territoire. Renforcement des capacités des habitants : implication active dans les instances de décision et montée en compétences. 3. QUELQUES ENSEIGNEMENTS Les expérimentations ont démontré plusieurs impacts « partiels » positifs : Renforcement de l’implication citoyenne : les habitants se mobilisent durablement autour de projets qui répondent à leurs besoins. Meilleure coordination entre acteurs : réduction de la disparité des initiatives locales grâce à une vision commune et des processus de décision partagés. Approche transposable et reproductible : les modèles testés peuvent être adaptés à d’autres territoires en France et en Europe. 4. NOS PRÉCONISATION POUR GARANTIR LA MÉTHODOLOGIE ET SA PÉRENNISATION Plusieurs recommandations clés émergent des expérimentations menées : Définir clairement la participation des habitants : préciser leur rôle, leur pouvoir de décision et leur place au sein des instances de gouvernance. Former et accompagner les acteurs locaux : renforcer la coopération entre acteurs, collectivités et associations en favorisant une culture commune du “faire ensemble”. Encourager la diversité et l’inclusion : mobiliser les publics les plus éloignés des processus démocratiques, notamment les jeunes, en diversifiant les modalités de participation (tirage au sort, mentorat citoyen, etc.). Structurer une gouvernance partagée et efficace des dispositifs et processus : clarifier les modalités décisionnelles, désigner des garants de la démarche participative et garantir des espaces de dialogue réguliers. Assurer des moyens financiers et logistiques : allouer un financement spécifique et pérenne pour sécuriser le fonctionnement des collectifs locaux et éviter l’essoufflement des dynamiques participatives (Fond de Participation des Habitants, budget municipal dédié…). Évaluer et valoriser les démarches : mettre en place un suivi des effets de l’expérimentation et partager les enseignements pour nourrir les politiques publiques. 5. OUTILLER LES PARTIES-PRENANTES EST FONDAMENTAL Les nombreuses expériences de participation/mobilisation des habitants constituent des ressources, qui doivent nourrir les démarches à venir. La capitalisation et surtout la valorisation de ces ressources doit être structurée et rendue accessible à tous. Les aspects logistiques d’une démarche participative ne doivent pas phagocyter les dynamiques à l’œuvre, tant cellesportées par les habitants que par les professionnels. Nous proposons pour cela de : Créer une base documentaire sur les expériences innovantes de démocratie citoyenne, par quartier, par ville. Valoriser les différentes expériences et formats de la participation, les croiser et les modéliser. Diffuser des outils. Organiser des temps de rencontres entre les habitants et avec les acteurs dans les territoires, pour permettre la reconnaissance et l’échange de pratiques. De coconstruire des formations professionnelles fruit de ces expériences à destination des professionnels et des habitants. 6. PERSPECTIVES ET ESSAIMAGE Les expériences ont illustré l’intérêt d’une diffusion à plus grande échelle. Un déploiement à l’échelle Française et Européenne permettrait : L’échange de bonnes pratiques entre territoires confrontés à des enjeux similaires. La consolidation d’un réseau d’acteurs engagés dans l’expérimentation sociale et économique. La mise en place d’un cadre de coopération transnationalestructuré autour des principes de l’impact collectif (dans le cadre d’Erasmus+ par ex).   CONCLUSION Les expérimentations menées par Sagiterre et ses partenaires, montrent que l’impact collectif peut être un levier puissant pour transformer durablement les quartiers populaires, à condition qu’il s’inscrive dans la durée et soit porté stratégiquement par les acteurs locaux dans leurs projets et modes d’interventions. En s’appuyant sur l’engagement des habitants et des acteurs locaux, ces approches « nouvelles » favorisent la coopération, l’innovation sociale et l’entrepreneuriat solidaire. Une coopération entre

Se former pour mieux agir 

– 13 septembre 2024 –

« Se former pour mieux agir : un enjeu clé pour l’avenir des centres sociaux et associations dans les territoires »

Reprendre du pouvoir localement : une nécessité pour les habitants des quartiers populaires et des territoires en difficulté

Reprendre du pouvoir localement : une nécessité pour les habitants des quartiers populaires et des territoires en difficulté   Dans de nombreuses villes et villages, le sentiment d’abandon et d’impuissance face aux décisions publiques grandit. Les citoyennes et citoyens doivent pouvoir reprendre le pouvoir sur leur destin collectif, redonner du sens au statut de lélu et réinventer une démocratie locale plus ambitieuse. Si Paris cristallise souvent l’attention médiatique, les transformations les plus significatives émergent souvent ailleurs : dans les quartiers populaires qui se renferment et dans les territoires relégués où l’État s’efface peu à peu. De Poitiers à Rennes, en passant par Grenoble ou encore Marseille, des habitants s’organisent et réinventent des formes de participation et de gouvernance adaptées à leurs réalités. Face à une défiance poussée à son paroxysme, l’enjeu est de reconstruire des espaces démocratiques accessibles à toutes et tous. Une fracture démocratique profonde Dans les quartiers populaires, la fracture démocratique est profonde. Le sentiment de ne pas être écouté, la défiance envers les institutions et le manque de représentation politique entraînent un désengagement massif de la vie sociale. Voter ne suffit plus et, pour beaucoup, les instances de concertation locales restent des coquilles vides, déconnectées des besoins du quotidien. Cependant, certains territoires montrent qu’un autre chemin est possible. En redonnant du pouvoir aux habitants et en expérimentant de nouvelles formes de décision collective, ils prouvent qu’une démocratie de proximité, vivante et égalitaire, peut émerger. Des initiatives locales porteuses de changement Partout, des initiatives encore embryonnaires se développent pour que les citoyens deviennent acteurs des politiques locales, et non plus de simples spectateurs : Tirage au sort et assemblées populaires pour intégrer de nouveaux visages dans la décision publique, loin des cercles d’initiés. Porte-à-porte et permanences itinérantes pour aller vers celles et ceux qui ne franchissent pas la porte des mairies ou des associations. Co-construction des budgets locaux pour orienter les investissements en fonction des priorités réelles des habitants. Commissions citoyennes sur des sujets cruciaux comme la sécurité, l’éducation, l’environnement ou l’économie locale. Changer la place des élus et réinventer leur rôle Dans cette démocratie réinventée, les maires et élus locaux ne seraient plus des figures lointaines qui décident à huis clos. Leur rôle évoluerait : ils deviendraient des facilitateurs, des médiateurs entre les habitants, les agents publics et les institutions. Cela implique de : Accepter de ne plus tout contrôler et d’ouvrir des espaces de décisions réellement partagés. Créer des outils de transparence pour garantir que les engagements pris avec les citoyens sont tenus. Encourager la mobilisation et l’auto-organisation des habitants plutôt que d’attendre qu’ils viennent solliciter les élus. Cette transformation démocratique est au cœur des combats pour la justice sociale et environnementale. Dans les quartiers populaires, les décisions prises sans concertation aggravent souvent les inégalités : fermeture de services publics, manque d’équipements, absence de réponses aux urgences sociales et climatiques. Reprendre du pouvoir : une urgence démocratique Les habitants des quartiers populaires et des territoires en difficulté doivent se réapproprier les espaces de décision, car personne ne le fera à leur place. L’avenir des villes et des villages ne peut pas dépendre uniquement de décisions prises par quelques-uns. L’heure est venue d’expérimenter, de créer et d’imaginer une démocratie où chacun et chacune a sa place, où le pouvoir n’est plus confisqué mais partagé, et où l’action collective remplace la résignation. L’expérience de l’Assemblée des Citoyens du Futur (ACF) à Marseille en 2024 Face à cette fracture démocratique, Marseille a expérimenté en 2024 un dispositif inédit : l’Assemblée des Citoyens du Futur, une instance participative largement basée sur le tirage au sort, destinée à donner une voix à celles et ceux qu’on n’entend jamais. Un modèle inspiré des nouvelles formes de démocratie participative Un tirage au sort représentatif : 111 habitants de Marseille, issus de tous les quartiers. Des thématiques issues des préoccupations locales : démocratie participative, éducation, environnement, etc. Des propositions concrètes : création d’une plateforme de participation citoyenne et instigation de référendums municipaux. Vers une généralisation de ces pratiques ? L’Assemblée des Citoyens du Futur a démontré que les habitants, loin d’être désintéressés, ont une véritable expertise sur leur territoire et peuvent contribuer activement à la gestion municipale. Parce qu’une démocratie qui ne repose que sur des élections épisodiques ne suffit plus, l’avenir réside dans une gouvernance partagée, où élus et citoyens œuvrent ensemble pour le bien commun. L’engagement citoyen de l’association Sagiterre L’association Sagiterre a vécu cette expérience de l’intérieur et continue d’accompagner les dynamiques d’engagement citoyen. Elle se positionne à l’intersection entre lien social et engagement politique, promouvant un modèle de « faire ensemble » pour une démocratie plus vivante et inclusive.   Pour le collectif citoyen de l’association SagiterreC.B Téléchargez le livret de l’ACF ici

Des maisons européennes dans les quartiers ?

Des maisons européennes dans les quartiers ? – 10 janvier 2025 – Des constats et une absence de l’Europe dans les quartiers populaires Du point de vue des fonctions traditionnellement attribuées à la citoyenneté moderne (identification affective, intégration sociale, participation politique), celle-ci semble en effet bien limitée en général et encore plus dans les quartiers et banlieues : Les droits sont modestes par rapport à ceux qui caractérisent les citoyennetés nationales et qui, surtout, ne s’exercent qu’au-delà des frontières nationales ; on constate l’absence d’adossement à des symboles ou à un grand récit ; une dimension identitaire presque nulle ;  Les problématiques dans les quartiers n’ont pas changé avec l’Europe, les problèmes socio-économiques se sont accentués, les quartiers populaires font face à l’arrivée de nouvelles populations et à l’intensité de la crise économique, accentuant les phénomènes d’exclusions, en particulier celle des jeunes. Le repli communautaire s’est aussi accentué. Les différents “modèles” d’intégration/communautaires en France et en Europe ont montré leurs limites. La démocratisation de la culture est un échec patent, alors que celle-ci est un élément fondamental d’émancipation individuelle ; Lorsque l’on voit les résultats des enquêtes menées sur les pratiques culturelles des populations : l’accès à la culture reste l’apanage d’une population privilégiée. La mobilité des jeunes et des adultes en Europe reste très limitée, initiatives éparses de quelques établissements scolaires et associations…, cette dimension est rarement prise en compte dans les projets qui s’exercent dans les quartiers et territoires. Alors-même que l’ouverture culturelle et la mobilité restent des enjeux majeurs pour les quartiers populaires, comme la reconnaissance du potentiel, de la créativité des habitants, de la valorisation de la diversité culturelle et de l’interculturalité. Les projets d’action culturelle favorisent pourtant le développement d’un sentiment d’appartenance à un territoire, un pays, un continent, peuvent créer de nouvelles dynamiques individuelles et collectives, en élargissant le champ des possibles en France et en Europe. Dans les pays anglo-saxons, ce sont les “community arts” qui les développent. Le développement des échanges entre acteurs culturels, sociaux, politiques, chercheurs, au niveau européen, permettrait de valoriser toutes ces pratiques, de les mettre en perspective et de les faire évoluer vers de nouvelles démarches. La mise en réseau des acteurs pourrait de même favoriser la création d’échanges d’habitants, et différentes formes de dialogue interculturel. La citoyenneté Européenne reste un objet à construire Il manque encore un véritable espace public de médiation, qui permettrait de faire correspondre le lieu de la décision collective et celui de l’action publique. Tel est sans doute le « nouveau » rôle collectif que pourraient se donner les associations en Europe… L’Union Européenne devrait être attentive à développer une stratégie, ainsi que des dispositifs visibles dans ces quartiers, pour « investir dans la jeunesse et la mobiliser », de mettre en place plus de moyens dans les politiques de jeunesse qui affectent leur vie quotidienne et améliorent leur bien-être » et de « promouvoir le potentiel des jeunes Européens pour le renouvellement de la société et ainsi contribuer aux valeurs et objectifs de l’Europe »  La citoyenneté européenne n’est pas tant un statut donné d’en haut, qu’un objet à construire par en bas ; et là réside sans doute une vraie responsabilité collective pour les associations et les acteurs dans ces territoires. L’enjeu pour les associations et intervenants divers dans ces quartiers et territoires est : Sagiterre œuvre dans ces quartiers et territoires, depuis plusieurs années dans le cadre de ses missions d’ingénierie sociale et culturelle, de la formation professionnelle, à promouvoir la dimension Européenne et à l’intégrer dans une démarche de développement pérenne.   C.Boughattas

L’émergence des tiers-lieux doit-elle se faire en rupture avec l’éducation populaire ?

L’émergence des tiers-lieux doit-elle se faire en rupture avec l’éducation populaire ? – 8 février 2025 – Les tiers-lieux s’inscrivent dans une tradition d’espaces partagés et collaboratifs, répondant à une aspiration forte : créer des lieux ouverts, où se croisent projets, compétences et engagements citoyens. Une dynamique récente ancrée dans l’histoire Le concept de tiers-lieu a pris une ampleur nationale avec la mission « Coworking » du ministère de la Cohésion des territoires. Lancement stratégique en pleine crise des « gilets jaunes », ce plan a permis de structurer un réseau de 300 « Fabriques de territoire », financées pour catalyser le développement d’autres tiers-lieux autour d’elles. Ce modèle, inspiré d’expériences européennes, met en avant une vision entrepreneuriale de ces espaces. Tiers-lieux et éducation populaire : une opposition artificielle ? Historiquement, l’éducation populaire porte un projet social et politique, structurant ses actions à travers des corps intermédiaires (syndicats, fédérations, associations). Les tiers-lieux, eux, privilégient l’expérimentation et l’innovation territoriale, s’affranchissant de ces structures. Si l’éducation populaire repose sur une transformation sociale issue des besoins endogènes d’un territoire, les tiers-lieux misent sur l’ »innovation ouverte », où coopérations et compétences externes s’entrelacent. Loin d’être opposés, ces deux modèles peuvent s’enrichir mutuellement. Une mutation sociale et économique sous pression Face aux nouveaux modèles de financement (appels à projets, subventions ponctuelles), associations et tiers-lieux doivent repenser leur fonctionnement. Les premières adoptent souvent des logiques marchandes par contrainte, s’éloignant de leur vocation initiale pour devenir des « prestataires » de service public. Quant aux tiers-lieux, leur autonomie est en tension permanente, oscillant entre résistance aux logiques descendantes des politiques publiques et recherche d’un modèle pérenne. Le défi n’est plus seulement économique, mais bien de structurer une dynamique collective durable, capable de maintenir une vision à long terme sans sacrifier son ancrage social. Vers une nouvelle culture de la coopération L’accélération du développement des tiers-lieux s’est surtout faite par des logiques de financement et de management rapides, occultant parfois la lente et indispensable construction d’une culture commune de la coopération. Pourtant, les enjeux sont clairs : Plutôt que d’opposer ces dynamiques, il est temps d’explorer leurs points de convergence et de renforcer les ponts entre ces espaces. L’engagement de Sagiterre : des lieux ancrés et au service du bien commun Chez Sagiterre, nous sommes convaincus que les tiers-lieux ne doivent pas se réduire à de simples laboratoires économiques. Ils peuvent être des espaces d’expérimentation collective au service de la transition écologique et sociale, en s’appuyant sur l’intelligence collective. Nos actions s’articulent autour de plusieurs axes : Mettre l’humain au cœur des dynamiques locales, miser sur la coopération et la solidarité : telles sont les valeurs qui animent notre action pour des territoires durables et solidaires.   C.Boughattas Consultez les autres articles d’analyses et prospections Un projet Erasmus+ pour la médiation culturelle numérique en Europe Prendre en compte les ressources inactives d’un territoire Expérimentation quartier des Fontaines (Tours-37) L’accompagnement de l’association la Traversée sur le territoire Avignonnais CONTRIBUTION À UNE MEILLEURE INTÉGRATION DES TERRITOIRES DANS LA VILLE